mercredi 4 septembre 2013

La rentrée des Petits Mondes : avec une invitée de taille...

Si les photographes de nature - et plus particulièrement de macro - sont habitués à la côtoyer, les lecteurs non avertis pourraient se sentir un peu effrayés par la rencontre que je vous propose aujourd'hui. Surtout ne cliquez pas sur "page précédente", prenez votre courage à deux mains et venez faire connaissance avec l'invitée du jour, la belle Argiope Frelon.

L'argiope frelon est aussi connue sous les noms d'Argiope bruennichi, argiope rayée,
argiope fasciée ou épeire fasciée
Vous l'aurez constaté, c'est une araignée. Une grosse araignée puisqu'elle peut mesurer jusqu'à 25mm (sans les pattes !). Elle tient son nom de la jolie robe rayée noire et jaune qui lui permet d'une part de se faire passer pour un frelon et ainsi d'éloigner ses plus importants prédateurs (les oiseaux), et d'autre part d'attirer un nombre plus important d'insectes en la rendant moins visible quand elle attend ses proies.

Le stabilimentum

Le plus gros travail de l'Argiope fasciée est de tisser sa toile, une toile solide qui a la particularité d'être renforcée en son centre par des motifs en "zigzag", le stabilimentum, qui garantit sa résistance face au vent ou autres agressions. Les vibrations lui permettront de savoir immédiatement quand un insecte s'est pris dans ses filets et d'évaluer sa taille.

Une fois cette oeuvre achevée, elle se place en son centre et elle attend. Patiemment, la tête en bas, elle guette les proies, parfois très grosses, qui viendront se prendre dans la toile.





Sauterelles, guêpes, mouches, frelons... tout ou presque est bon pour cette grosse mangeuse, qui d'une morsure de ses crochets venimeux viendra engourdir sa victime avant de l'enrouler dans un cocon de soie, la conservant dans un coin de sa toile le temps que le venin et les sucs digestifs fassent leur office. Elle n'aura ensuite qu'à aspirer goulûment ce délicieux repas.

Les petites proies seront dégustées telles quelles, les plus grosses feront l'objet de soins particuliers, enroulées dans un cocon de soie...
Pas très sexy tout ça me direz-vous... mais ses amours, hélas, ne sont pas beaucoup plus gaies ! En effet, pas de pitié pour Monsieur qui mourra pendant la reproduction, comme foudroyé par cet acte ultime, tandis que Madame conservera sa semence pour l'utiliser petit à petit. Meilleure mère qu'épouse, ce qui n'est pas difficile puisqu'elle ira quand même jusqu'à manger son mâle, l'argiope saura prendre soin de ses œufs, pour lesquels elle tissera un cocon dont le diamètre pourra atteindre 3 cm. Ils y resteront bien au chaud tout l'hiver et les petites araignées n'en sortiront qu'au printemps.

Vous voulez tenter votre chance ?

Originaire du Bassin méditerranéen, l'argiope frelon se rencontre désormais dans toute l'Europe centrale et septentrionale. Elle aime les endroits chauds et ensoleillés. Elle tisse sa grande toile assez bas, à moins d'un mètre du sol, de juin à octobre, au pied des buissons, dans les grandes herbes, les fougères... Peut-être l'avez-vous déjà observée dans votre jardin.

Recto verso...
Si vous ne la dérangez pas, vous ne risquez pas de morsure. Il faut la respecter et ne pas jouer avec sa toile, sans quoi elle risque de vous confondre avec une proie potentielle. Mais même dans ce cas, si vous n'êtes pas allergique vous ne risquerez pas plus qu'une piqûre de guêpe.







4 commentaires:

  1. Bonjour,
    J'ai découvert le blog via facebook. j'aime beaucoup le ton et certaines images sont vraiment très jolies.
    une belle découverte, assurément.

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  2. Merci Cécile pour ton article et tes photos sur l'Argiope bruennichi, qui est vraiment très agréable à lire, tout est dit car je l'observe en ce moment quotidiennement dans mon jardin où elle a élu domicile. Belle et fascinante araignée, si photogénique ! Quel régal pour la photographe jardinière que je suis !

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