jeudi 19 septembre 2013

Cherchez la petite bête

Je suis... je suis....

...Je suis un insecte universel, aimé de tous, que personne n'écrase jamais (à moins d'être particulièrement distrait ou vraiment méchant)...

...Je suis un petit bout de nature aux couleurs exquises, muse de toutes sortes de créateurs, poètes, designers...

...J'apporte le bonheur, en commençant par un sourire léger sur vos lèvres, le regard émerveillé de vos enfants, jusqu'à mon envol léger du bout de votre doigt...

...Je suis l'amie du jardinier et des amateurs de roses, on m'appelle aussi "bête à bon Dieu" tant les bienfaits que je dispense paraissent miraculeux...

Je suis... je suis... la coccinelle bien sûr !


Vous m'aviez reconnue sans doute, et bien laissez-moi vous en dire un peu plus sur moi car, j'en suis sûre, vous ne savez pas tout !

Tout le monde me connaît : petit coléoptère à points, vous me trouvez dans vos jardins, dans les arbustes ou votre gazon, et jusque dans les arbres.

L'hiver je me réfugie sous les pierres ou dans l'écorce des arbres, bien à l'abri et j'y vis "au ralenti", serrée contre mes congénères.


Si je tiens mon nom du latin coccinus (écarlate), ne vous y fiez pas trop : je suis souvent rouge en effet, mais mes élytres peuvent adopter différentes couleurs : noires à points rouges, oranges à points blancs, jaunes à points noirs... Le nombre de mes tâches peut aussi varier entre 7 et 24 en fonction de mon espèce. Et avec 3000 espèces différentes dans le monde (90 en France), les motifs et les couleurs de notre population sont très variés !

Les couleurs et les motifs peuvent varier.
Mes élytres protègent des ailes noires, longues, qui me permettent de m'envoler en un quart de seconde, et il faudra alors au photographe de bons réflexes et beaucoup d'attention pour réussir à capturer cet instant !

Reproduction et larve de coccinelle
Je peux au cours de ma vie, qui dure en moyenne trois ans, donner naissance à des milliers d’œufs, qui deviendront larves, puis nymphes avant d'être définitivement des coccinelles.

Une fois adulte, peu de prédateurs s'intéressent à moi. Ceci est principalement dû à l'autohémorrhée, sorte de saignée réflexe que je provoque quand je me sens agressée. Je dégage alors un "sang" très âcre, qui perle au niveau des articulations de mes membres.

Insectivore, je suis vorace et apprécie tout particulièrement les pucerons, ce qui me vaut d'être toujours bien accueillie dans vos plantations. A l'état de larve, je peux en dévorer jusqu'à trois mille par semaine ! Adulte, je suis plus raisonnable, 150 par jour me suffiront, mais avouez que vous n'en feriez pas autant ! Comme je ne suis pas bégueule, il m'arrive aussi de manger des cochenilles. 


Je fais ainsi le bonheur de bien des jardiniers, et on m'élève aujourd'hui pour m'utiliser comme insecticide naturel en remplacements d'autres plus néfastes pour la santé et l'environnement.

Il est même devenu facile d'acheter des kits d'élevage que vous pourrez utiliser chez vous. Dans ce cas, faites bien attention aux conditions climatiques car nos larves sont fragiles et ne supporteront pas le froid ou les fortes pluies.


Pour terminer, je délaisserai les comptines enfantines pour vous offrir ces quelques vers de Victor Hugo.


La Coccinelle


Elle me dit : Quelque chose
Me t
ourmente. Et j'aperçus
Son cou de neige, et, dessus,
Un petit insecte rose.

J'aurais dû - mais, sage ou fou,
A seize ans on est farouche,
Voir le baiser sur sa bouche
Plus que l'insecte à son cou.



On eût dit un coquillage ;
Dos rose et taché de noir.
Les fauvettes pour nous voir
Se penchaient dans le feuillage.

Sa bouche franche était là :
Je me courbai sur la belle,
Et je pris la coccinelle ;
Mais le baiser s'envola.



- Fils, apprends comme on me nomme,
Dit l'insecte du ciel bleu,
Les bêtes sont au bon Dieu,
Mais la bêtise est à l'homme.




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