mardi 30 juillet 2013

L'ombre d'un géant


Aujourd'hui, les petits mondes invitent un géant. Car qu'y a t'il de plus proche de l'infiniment petit que l'infiniment grand...


C'est un arbre. Un arbre puissant, majestueux, dont les rameaux protecteurs se déploient pour irradier une majesté rayonnante.

Un arbre dont les feuilles nombreuses et joliment dessinées bruissent dans le grand vent, invitant le promeneur à s'allonger dans son ombre.

Un arbre d'une exceptionnelle longévité - on a vu des spécimens âgés de plus de 1 000 ans - qui grandit tout doucement, mettant jusquà 150 ans pour atteindre la canopée, d'où il exerce son autorité sur la forêt.



Du latin Quercus, qui proviendrait du celte "kaerquez", "bel arbre", le chêne, car c'est bien de lui qu'il s'agit, porte bien son nom. 


Arbre le plus commun en France, ses fleurs sont des chatons qui naissent au printemps. Son fruit est un akène, appelé "gland", fixé dans une structure appelée cupule.

Chaque gland contient une graine (rarement deux ou trois) et met pour mûrir 6 à 18 mois selon l'espèce. Quand il est mûr, en septembre, il tombe de lui-même, nourrissant de nombreux animaux et assurant le renouvellement des forêts.

Le chêne (vivant ou mort) est l'arbre qui abrite le plus grand nombre d'espèces d'insectes.






Autrefois utilisé pour la construction de navires, le bois de chêne reste couramment utilisé dans la menuiserie, la production des tonneaux dans lesquels les vins rouges, xérès et d'autres spiritueux tels que le cognac, le scotch ou le bourbon sont vieillis.

Les copeaux de bois de chêne sont utilisés pour le fumage du poisson, de la viande, du fromage et d'autres produits alimentaires.





Depuis l’Antiquité, cet arbre symbolise virilité et la longévité ; en Europe, la force et la stabilité : pas moins de huit États en ont fait leur arbre national, tout comme les États-Unis. Dans la France médiévale Saint Louis rendait justice sous un grand chêne, les Anglais ont choisi son bois pour les boiseries de la Chambre des Communes et les Allemands ont mis ses feuilles sur leurs centimes d’euros et les Suisses sur leurs francs.

Mais le chêne a également une place de choix dans la culture populaire. Dans la forêt de Sherwood, en Angleterre, se dresse encore aujourd’hui le Major Oak qui aurait été le quartier général de Robin des Bois.

Cette force de la nature a inspiré les plus grands auteurs, je terminerai donc ce petit hommage par quelques vers de Jules Supervielle :


...Le Premier arbre...
C'était lors de mon premier arbre,
Qui s'endormit les yeux en joie
J'avais beau le sentir en moi
Il me surprit par tant de branches,
Il était arbre mille fois.
Moi qui suis tout ce que je forme
Je ne me savais pas feuillu,
Voilà que je donnais de l'ombre
Et j'avais des oiseaux dessus.
Je cachais ma sève divine
Dans ce fût qui montant au ciel
Mais j'étais pris par la racine
Comme à un piège naturel.
C'était lors de mon premier arbre,
L'homme s'assit sous le feuillage
Si tendre d'être si nouveau.
Etait-ce un chêne ou bien un orme
C'est loin et je ne sais pas trop
Mais je sais bien qu'il plut à l'homme
Pour y rêver d'un petit bois.




lundi 8 juillet 2013

Ah, l’escargot, quelle drôle de petite bête !


Un peu d’anatomie…


Les escargots sont des mollusques terrestres appartenant à la classe des gastéropodes. Il existe 103 000 espèces connues et ils sont présents dans tous les milieux : eaux polaires, grands fonds, lacs, rivières, milieux humides, milieux les plus arides (pouvant supporter des températures de 65°), milieux secs, en montagne à des milliers de mètres d'altitude.

Leur corps mou, sans squelette, possède deux paires de tentacules rétractiles (aussi appelées cornes ou antennes) : un œil peu efficace en haut, et un bulbe olfactif et tactile qui leur est très utile, juste en dessous. L’escargot se déplace toujours vers l’avant, grâce à son unique pied qui n’est en fait qu’un gros muscle qui se contracte et qui s’allonge. Le tout est surmonté d’une jolie coquille hélicoïdale, dont les couleurs peuvent varier et qui protège notre petit ami des prédateurs et de la sécheresse, entre autres.

Le sens d'enroulement de la coquille est presque toujours le même : celui des aiguilles d'une montre (on constate le contraire dans seulement 1 cas sur 20000). Les marques sur la coquille se forment quand il grandit.

Très actif lorsque le taux d’humidité est élevé car il a besoin pour respirer que ses poumons soient recouverts d’une fine pellicule d’eau, il peut si le climat est sec ou la température trop basse s’enfermer dans sa coquille en fabriquant un « voile muqueux » qui le tiendra à l’abri du dessèchement. Il peut ainsi passer plusieurs mois dans cet état léthargique.

Si beaucoup d’espèces sont phytophages (consommateurs de végétaux), on trouve aussi des détritivores (débris d'animaux ou de végétaux), des nécrophages (animaux morts) voire des prédateurs, qui mangent des animaux vivants. L'escargot a une bouche avec une mâchoire et une langue dentée et râpeuse appelée "radula".

Il en bave…


A quoi sert le mucus que l’escargot produit en si grande quantité ? En premier lieu, à avancer plus vite (si si...) en glissant sur toutes sortes de surfaces. Il peut ainsi friser la folle vitesse de 4 mètres par heure. Grâce à sa bave aux couleurs de l’arc en ciel, le gastéropode peut se fixer verticalement sur toutes sortes de parois. Baver lui permet aussi d’éliminer les métaux lourds qu’il collecte au fil de ses pérégrinations. Et s’il se sent en danger, il fait des bulles !

Mais le plus surprenant, c’est que cette substance lui permet de fabriquer sa coquille, car elle contient du calcaire qui durcit en séchant. Quand il a trop grandi et qu’il manque de place, il s’enferme donc dans sa maisonnette et fabrique un peu de coquille, pour agrandir son domicile.

Des bêtes de sexe… mais de quel sexe ?


Et bien des deux ! Hermaphrodites, les escargots fabriquent à la fois des spermatozoïdes et des ovules. Ainsi, lorsqu’ils s’accouplent, ils s’inséminent mutuellement, chacun étant fécondé par l’autre. Si l’acte n’a lieu que deux ou trois fois par année, il peut durer jusqu'à 10 heures et chaque naissain peut « contenir » jusqu’à 100 œufs, qui écloront après avoir passé deux à quatre semaines sous terre.


Pouvant en théorie atteindre l’âge avancé de 7 ans (15 ans en milieu protégé), leur espérance de vie est cependant limitée par le nombre important de prédateurs auxquels ils doivent faire face : rongeurs, hérissons, oiseaux et… humains (sacrés Français !).

Tu veux ma photo ?


Si vous avez lu attentivement cet article, vous l’aurez compris : mieux vaut sortir par temps humide et pas trop froid pour photographier nos amis gastéropodes et capturer leurs tranches de vie. A priori vous n’aurez pas de problème de flou de bougé, l’animal restant en général assez calme… Ceci dit il aura quand même vite fait, si vous approchez trop l’objectif, de rentrer dans sa coquille pour se mettre à l’abri. Il vous faudra alors être patient et attendre un peu avant qu’il n’en ressorte.



Et s’il a décidé de rester caché, ce n’est pas une raison pour l’ignorer. Ces petites spirales fragiles et colorées sont vraiment esthétiques et accrochent la lumière.

Un objectif macro sera le bienvenu pour capter les différentes textures et jouer sur la profondeur de champ. N’hésitez pas à mettre en valeur ces formes parfaites en utilisant le noir et blanc, qui apportera de l’originalité à vos clichés.

Si vous vous promenez dans les herbes hautes, vous pourrez observer des familles entières, accrochées par grappes aux tiges des ombellifères.

Tournez autour d’eux, n’hésitez pas à utiliser la plongée ou la contre-plongée pour obtenir des points de vue originaux.

lundi 1 juillet 2013

A l'ombre d'une ville en fleurs

Cette semaine, soldes obligent, nous allons faire un petit tour en ville ! Mais pas d'images au rabais pour autant ! Non, vous allez voir qu'en ville aussi, on peut s'évader vers les petits mondes... Il suffit juste de trouver le chemin.

Peut-être avez-vous remarqué ces bordelais zélés qui remplacent par-ci par là un pavé de leur trottoir par une petite graine, transformant ces étroits espaces piétons en morceaux de campagne. Peu à peu le virus se répand, chacun voulant semer devant sa porte. Et parfois, entre la pierre blonde, les couleurs chatoyantes des roses trémières, et pour peu qu'un rayon de soleil vienne éclairer tout ça, on se croirait sur l'Ile d'Aix.

Mais les ces magnifiques roses ne sont pas les seules à fleurir l'asphalte. Il existe des rues où les habitants, amoureux de nature et de relations humaines, on choisi les fleurs comme lien social. La rue Montfaucon est de celles-ci. Quel bonheur de la parcourir, à pieds ou en vélo, le matin à l'aube ou en fin d'après-midi quand le soleil devient rasant, et d'être immergé tout à coup dans des senteurs de chèvrefeuille... Quel plaisir de commencer la journée par la contemplation de toutes ces espèces, fleurs, fruits, et les insectes qui vont avec.


Les jardinières de la rue Montfaucon donnent des couleurs à la ville...

Dans cette rue, des jardinières ont été emménagées où chacun peut cultiver un petit jardin et choisir de partager ses "trucs" de jardinier au cours des ateliers qui y sont régulièrement organisés. L'association Yakafaucon a étendu son activité jusqu'à la place Dormoy, où un jardin collectif a été créé. Chacun peut y cultiver salades ou tomates et venir s'y reposer sur les espaces prévus à cet effet.

Egalement implantée sur les quartiers de Bordeaux Sud, l'association "Des jardins, des voisins" souhaite aussi développer la présence de la nature en ville, dans un esprit de convivialité.

Les fleurs en ville ? Les insectes aussi aiment ça...

La Mairie de Bordeaux n'est pas en reste. Au-delà des jardins et espaces publics (places et quais), elle développe par endroits des parterres de fleurs aux pieds des arbres, créant de véritables bouquets qui s'étoffent au fil des années. On peut ainsi trouver en ville certaines fleurs sauvages qui poussent là comme en plein champ !

"Plusieurs essais sont réalisés à partir de variétés ornementales, de semis de plantes indigènes ou de mélanges mellifères afin d'embellir la ville et de favoriser la biodiversité locale".

Coquelicot, marguerite, chicorée... les fleurs sauvages aiment aussi la ville.

Biodiversité. Quel joli mot.

Si la ville vous ennuie, si vous la trouvez triste et sale, adoptez une attitude anti-grisaille ! Quelques graines semées au vent, un rosier grimpant contre un mur, et vous verrez des papillons sur le rebord de vos fenêtres...

Attention cependant, il ne s'agit pas non plus de planter n'importe quoi n'importe où ! Si ce sujet vous intéresse, consultez le guide ci-dessous n'hésitez pas à contacter la mairie.

Pour plus d'infos :

- L'association "Des jardins, des voisins"
- L'association "Yakafaucon"



Alors allez vous balader en ville et exercez-vous à la macro !

Vous m'y croiserez peut-être...

Toutes ces images (et bien d'autres) ont été prises dans les rues de Bordeaux, le 27 juin dernier !