lundi 3 juin 2013

La vie secrète de Napoléon

Parcourant depuis plusieurs années les herbes folles de mon sud-ouest natal en quête de nouvelles images, je suis de plus en plus fascinée par les araignées. Je suis même passée, à la surprise voire à l'incompréhension totale de mon entourage, d'un état quasi phobique à une franche sympathie pour ces petites bestioles.

J'aimerais vous faire découvrir aujourd'hui la (toute) petite araignée Napoléon (ou Thomise globuleux - Synema globosum), qui tient son nom du 'tatouage' noir qui orne son abdomen et représente la silhouette de l'empereur bien connu coiffé de son bicorne.



De la famille des araignées Crabes (Thomisidae), cette arachnide - une fois n'est pas coutume - ne tisse pas de toile. De petite taille, la femelle est en général presque deux fois plus imposante que le mâle (6 à 9 mm pour elle, 3 à 4 mm pour lui).

Ses pattes antérieures sont  plus longues que les postérieures, ce qui lui vaut son surnom de crustacé. Elle peut ainsi se déplacer rapidement et en tous sens, que ce soit pour fondre sur ses proies ou pour éviter ses prédateurs.

Chassant à l'affût, elle peut patienter des heures, voire même plusieurs jours sans nourriture. Quand elle tient une proie entre ses pattes, elle la mord derrière la tête et lui injecte son venin, puis des sucs digestifs qui lui permettront d'aspirer l'intérieur de l'insecte.



Une technique de chasse bien rodée... et un nouveau comportement ?

Si elle aime en général se tenir sur les ombellifères (comme les fleurs de carotte sauvage), on l'observe aussi souvent sur les marguerites, où elle développe un comportement que je n'ai vu décrit dans aucun autre article.

Les insectes évitant d'instinct les fleurs présentant une tâche, elle ruse et colle plusieurs pétales entre eux afin de s'en servir de cachette, ce qui lui permet à la fois de se préserver de potentiels prédateurs et d'attendre en toute discrétion l'arrivée de sa proie.

Si vous êtes un peu curieux, regardez-donc les marguerites sur votre chemin. Si vous découvrez quelques pétales agglutinés, jetez un oeil à l'intérieur et ne soyez pas surpris : Napoléon guette !


Comment la photographier ?

La petite araignée Napoléon est assez craintive et au moindre mouvement elle ira se cacher. Il vous faudra donc prendre votre mal en patience et attendre qu'elle sorte de sa cachette, ce qui devrait vous laisser le temps de vous installer.

Tout appareil même le plus compact peut être utilisé pour débuter la macro, mais un reflex couplé à un objectif spécialisé permettra d'obtenir de meilleurs résultats. J'utilise pour ma part le Canon Eos 7D associé à l'objectif Macro Sigma 105mm f2.8, qui offre un excellent piqué et de beaux arrière-plans.

Le sujet étant très petit, l'utilisation d'un pied et d'un flash spécifique sont fortement conseillés pour éviter les flous 'de bougé' et obtenir la plus grande netteté. Je préfère pour ma part travailler à main levée et utiliser la lumière naturelle, pour une plus grande liberté de mouvement. A vous de voir quelle méthode vous conviendra le mieux.

Il est indispensable de veiller à ne pas photographier les sujets en plein soleil, la lumière dure n'embellissant pas l'image, au contraire. Si la séance a lieu dans la journée, mieux vaut rester à l'ombre. L'idéal ? Privilégier le début de matinée ou la fin d'après-midi, qui vous offriront une lumière dorée à souhait et pleine de douceur.



Bien entendu j'attends vos remarques, commentaires, critiques constructives ou demandes de précisions dans l'espace dédié ci-dessous. N'hésitez pas !








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